Pour le marché de la BD, 2007 a été une excellente année; voire une année exceptionnelle.
Et certains de s'écrier que la BD est devenue un genre littéraire à part entière. N'ont ils pas quelque part le sentiment d'enfoncer des portes grandes ouvertes?
Plus de 4 000 nouveautés par an et un chiffre d'affaires du secteur en hause d'1,5% en 2007 : la BD est devenue un marché florissant. Un marché avec ses locomotives : "XIII", "Largo Winch", "Le Chat" de Geluck,"Lanfeust"... le marché reste très structuré autour d'un socle de titres très solide.
Force est de constater, que le roman graphic français aurait plutot tendance à s'exprimer à l'étranger : "Le chat du rabbin de Sfar, "Persepolis" de Marjane Satrapi ou "L'Ascension du haut mal" de David B. ont bien fonctionné en France, mais surtout à l'international.
Dans un autre registre, le succès du film "Persépolis" annonce la sortie d'autres films de ce genre notamment "Le Chat du Rabbin" et evidement la sortie prochaine des Tintin signés Peter Jackson et Steven Spielberg.
Une chose reste sur, la BD franco-belge conserve une richesse et une variété impressionante. Elle se trouve à la croisée des chemins entre le jeu vidéo, le cinéma, la télévision, les produits dérivés et même d'Internet; tout en étant au cœur de ces nouveaux médiums culturels, la BD s'inspire mais conserve sa propre identité; une sorte d'échange créatif autour de tous ces univers.
Sans parler des rencontres entre les différentes bandes dessinées mondiales qui se multiplient : les mangas s'inspirent de la BD franco-belge, et vice-versa. De leur côté, les “comics” américains n'hésitent plus à regarder ce qui se fait actuellement en France.
Mais à mon sens, le point crucial et j'en reparleai prochainement, reste avant tout, l'explosion de certains clivages générationnels; d'un point de vue sociologique, le lectorat de la BD s'est émancipé. Au delà des fans et autres afficionados, les 15/35 dans leur grande majorité ne ressentent plus aucune gêne à se plonger dans la lecture de "petites bulles".
Cette génération a été élevé dans la BD, et aujourd'hui poursuit son plaisir, avec un pouvoir d'achat plus conséquent. Ce d'autant plus que ce public est plus adulte donc très réceptif, attentif et surtout fidèle.
Néanmoins, ce concert de bonnes nouvelles ne doit pas faire oublier certains risques, comme celui d'un marché qui exploserait, saturé de sorties en tous genres, dont la qualité générale a plutôt tendance à se dégrader : voulant profiter de l'aubaine, certains éditeurs, innondent le marché de sortie, en espérant que l'un de ses "produits" rencontrera le public. Le public, de son côté, se retrouve totalement perdu dans un tsunami de nouveautés...
Mais en cette période de fin d'année, donc de célébration, finisson plutôt sur une note optimiste, et imaginons par exemple, l'attente (insoutenable?) de ce public de bédéphiles en matière d'animation plus orienté "ado/adulte" que le traditionnel Disney ou Pixar de fin d'année.
Certainement une idée à creuser... à creuser vite et fort.