C'est une valse à 3 temps que mène Obama depuis quelques semaines pour signifier le durcissement de sa politique internationale. Le déploiement de missiles anti-missiles américain dans le Golfe, en réponse à de possible attaques de missiles iraniens, la réception en grande pompe du Dalaï lama par le président américain, et enfin l'absence d'Obama; il s'agit enfin du refus du même Obama de répondre à l'invitation du sommet Europe-Etats-Unis au mois de mai… autant de signaux forts d'un virage des USA par rapport à la premiére année du gouvernement Obama.
Concrètement, il s'agit d'un durcissement à l'égard de l'Iran, d'une tentative de reprise en mains par les Etats-Unis de leurs relations avec la Chine et de la confirmation de l'indifférence grandissante qui s'installe à Washington à l'égard de l'Union européenne. Les observateurs remarquent qu'il y a là également l'affirmation progressive d'Hillary Clinton, réputée plus ferme que son président dans l'optique de laisser celui-ci se concentrer exclusivement sur la scène intérieure et sur la seule priorité qui intéresse les Américains: la relance de l'économie et le recul du chômage.
Sur le sujet iranien, le déploiement de missiles "Patriot" est un signal fort lancé à un Ahmadinejad qui continue de se moquer ouvertement des différentes formes d'avertissements qui lui ont été adressés pour dissuader Téhéran de poursuivre son programme nucléaire. Mais c'est également et peut-être surtout, en revenant au discours de la fermeté, de dissuader Israël de recourir à une frappe.
S'agissant de la Chine, les Etats-Unis monte le ton. Les Chinois continuent de refuser de toucher à la parité du yuan, alors même que cette monnaie devrait s'apprécier par rapport aux autres. A Copenhague, les dirigeants chinois ont également entraîné dans leur sillon Indiens et Brésiliens, pour faire prévaloir un résultat du sommet qui n'en est pas un. Quant au "Googlegate", il démontre une nouvelle fois que la Chine n'entendait en rien se tourner du côté des libertés.
Il ne reste qu'à espérer que les relations entre les 2 états se rééquilibrent et que Pékin comprenne que l'accès au rang de très grandes puissances comporte un nécessaire "meilleur sens de ses responsabilités".
Enfin, impossible de ne pas relever l'indifférence à l'égard de l'Europe de Washington.
Rien de plus à en dire, si ce n'est qu'en continuant à se montrer aussi divisés, l'Europe ne sera perçu par les USA, ou la Chine que comme une seconde vaste Suisse.