Dennis Lehane est un auteur de polar américain. Un auteur avec son monde à lui, un univers dépouillé de manichéisme où chacun des personnages de Lehane comportant une part d'ombre.
Clint Eastwood avait déjà magistralement adapté "Mystic River" de Lehane, et "Shutter Island" est en préparation sous la houlette de Martin Scorsese (!).
Mais étonamment, jusqu'ici, personne ne s'était aventuré à adapter le tandem de détective privé Kenzie-Gennaro dont Dennis Lehane a déjà narré les enquêtes dans 5 ouvrages.
Après quelques (!) déconvenues en tant qu'acteur, le réalisateur Ben Affleck s'est plongé dans les profondeurs de Boston et plus précisemment le dernier opus du duo "Gone baby Gone"
On étouffe dans cette atmosphère mal famée des quartiers pauvres de la ville; la ville est mise en scène de manière saisissante, et Affleck dresse un portrait dur et troublant d'une misère qui semble recouvrir comme une chape de plomb le destin des habitants du quartier. Ben Affleck lui-même est né à Boston et y a passé son enfance, dresse un portrait véritablement familier de la ville.
Difficile de pitcher le film sans en dire trop... disons simplement qu'il nous entraîne dans une sombre histoire d'enlèvement d'enfant. Devant des autorités impuissantes, la mère d’une petite fille disparue décide de faire appel à deux détectives privés qui vont se retrouver plongés dans les dessous troubles d’une sinistre affaire mêlant corruption, trafic de drogue, escroqueries.
Le casting est splendide, Ed Harris en tête, mais surtout, surtout, la révélation de "Gone..." est le propre frère du réalisateur, Casey Affleck; il porte littéralement le film à bras le corps et révèle sa puissance de jeu, entre finesse et émotion.
On ressort de "Gone Baby Gone" troublé, surpris. La première excellente surprise de l'année cinématographique.
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