A quoi sert le FMI (Fonds monétaire international) dont Dominique Strauss-Kahn va prendre les commandes ? Pour un homme politique qui n'a pas tout à fait renoncé à une ambition nationale, on perçoit bien l'intérêt. Mais en dehors de servir le destin personnel de DSK, on est en droit de s'interroger : le FMI est-il utile ? Et si oui, est-il légitime ? Ces dernières années la crédibilité de l'institution a été mise à mal notamment lors de la crise asiatique de 97 et de la débâcle financière de l'Argentine en 2001.
En clair, les "remèdes" des docteurs de Washington ont été jugés pires que le mal, et parfois à juste titre. Les adversaires du FMI ne sont donc pas uniquement les altermondialistes ou les imbéciles du coin, mais également de certains dirigeants asiatiques et latino-américains qui ont quelques bonnes raisons de s'interroger sur le rôle, voire la gouvernance géopolitiques du FMI.
DSK durant son efficace campagne a tenté de répondre aux critiques sur la légitimité de l'institution.
Il a plaidé pour des évolutions du systéme en fonction des mouvements de la géographie économique : plus de "quotes-parts" pour les pays émergents, de l'Inde à la Chine et au Brésil.
Un message qui est bien passé dans les pays en développement, moins bien dans en Europe, le Vieux Continent se considérant comme perdant dans cette redistribution des cartes.
Reste la question de l'utilité du FMI. Les pays asiatiques regorgent de liquidités. L'Argentine a remboursé ses dettes. Faute de pays emprunteur, le FMI voit ses revenus baisser ; ses équipes sont menacées de chômage technique. Et dans la crise financière que nous traversons, ce sont les banques centrales, non le Fonds, qui jouent le rôle de pompier.
Pourtant, le fonds doit veiller à conserver son rôle, tant les déséquilibres financiers internationaux posent des risques économiques et commerciaux majeurs pour l'économie mondiale. L'une des plus grandes sources de déséquilibres provient de la sous-évaluation de la devise chinoise.
Commentaires