A la demande de certains, deux séries mangas, incontournables, pour parfaire votre connaissance du sujet!
Tout d'abord, "Zipang".
Le point de départ est digne de Philipe K.Dick : un navire de guerre Japonais du 21éme siécle se retrouve transporté en plein milieu de la seconde guerre mondiale.
La capacité militaire de ce vaisseau, le Mirai, est bien evidemment gigantesque en comparaison des armes de l'époque. Deux idéaux doivent alors s’affronter, celui de Kusaka, avide de pouvoir et désireux d'influer le cours du temps, et celui de Kadomatsu, qui souhaite préserver l’Histoire.
Les cinephiles auront reconnus le point de départ d'un classique de la science fiction du début des années 80, "Nimitz, retour vers l'enfer" dans lequel on retrouvait Kirk Douglas et Martin Sheen. Nimitz était le point de vue américains, "Zipang" est la vision Japonaise. Plus exactement, la vision de Kaiji Kawaguchi. L'un des mangakas les plus populaires au Japon. Issu de la région d'Hiroshima, la guerre et la bombe atomique hantent ses écrits, entre étude des relations humaines et réflexion sur le Japon d'après-guerre. On peut parfois trouvé l'oeuvre de Kawaguchi, teintée d'un trop plein de nationalisme, "Zipang" n'en reste pas moins une série exceptionnelle qui méle divertissement et sens du détail historique comme rarement.
Autre univers, autre style, "Blame".
Killy est un "inspecteur" à la recherche d'un terminal génétique. Il évolue dans un univers de béton et d'acier, une ville verticale compartimentée en d'innombrables niveaux qui ne communiquent pas les uns avec les autres. On suppute d'un virus (biologique? Informatique?) a engendré des mutations monstrueuses et la croissance autonome et anarchique de la cité.
Dans sa quête de gênes "d'avant la mutation", indispensables au rétablissement de l'ordre, Killy est confronté à de nombreuses I.A. "Simples" machines anonymes ou androïdes sanguinaires, elles incarnent un danger constant.
L'univers de "Blame" est caractérisé par l'incertitude et la confusion. Impossible de savoir où et quand se situe l'action, qui (ou quoi) sont les protagonistes d'une histoire dont on ne saisit pas véritablement les tenants et les aboutissants. Tous se mêlent dans ce monument du Cyberpunk : organique, mécanique, mâle, femelle, vie, mort...
Il n'y a qu'une évidence dans Blame : la destruction est partout.
Indubitablement enivré par une architecture tortueuse et torturée qui est finalement la véritable héroïne, le manga de Nihei Tsutomu puise allégrement ses références dans le vivier des oeuvres de science-fiction.
Avare de dialogues et d'explication, "Blame" est un manga d'atmosphère qui ne se soucie guère des développements de l'intrigue et de la personnalité des personnages. En clair, c'est le voyage qui importe, pas sa destination.
Deux séries diamétralement opposées, pour vous permettre d'élargir votre vision du manga.
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