Grand corps mais pas grande gueule : une voix grave et tendre aux inflexions de basses profondes, au débit souple et délié, raconte plus qu’elle ne scande des histoires qui riment, sur fond de musique discrète. C’est pas du rap, c’est du slam.
C'est quoi le slam, un sport de glisse ?
Né aux Etats-Unis il y a une dizaine d'années dans l'orbite du rap, popularisé par un film de Marc Levin ("Slam" en 1998), le slam est en France un art encore flambant neuf et enivrant que pratiquent S Petit Nico, John Pucc'Cho-colat, Rouda, Lélior, Néobled, Droupi ou Techat, ces nouveaux poètes qui, sous des pseudonymes loufoques, déclament leurs vers à l'occasion de tournois organisés dans des bars près de chez nous mais qu'ils sont les seuls à connaître.
Il existe autant de slams que de slameurs. La règle consiste à dire un texte a cappella sur des scènes ouvertes où l'on se succède.
Il y a du slam à partir du moment où une bouche donne et des oreilles prennent.
Un accident à la piscine a rendu Fabien tétraplégique. C'est dans le slam que, sous le nom de Grand Corps Malade, il a donné un sens à sa vie.
Handicapé... le mot est cru et brutal, mais il l’a accepté, s’en est même fait une carte de visite à défaut d’un masque : poète à trois pattes… Rebaptisé Grand Corps Malade, armé d’une béquille et d’un stylo, le rimailleur blessé a développé son art de la strophe rythmée, de la rhétorique swing, et a choisi, comme il dit, de "combattre le mal par des mots".
Pour clamer ses vers au-delà du cercle des poètes inconnus qui slament à trente ou quarante aux adresses indiquées sur planeteslam.com, Grand Corps Malade s'est entouré de musiciens pour certains de ses morceaux. Les puristes hurleront à la trahison puisque la formule a cappella est théoriquement de rigueur. "En effet, dans mon disque, il n'y a que trois slams purs, explique-t-il. Mais les compositions de S Petit Nico ne sont que des ambiances musicales, ce que la bande originale est à un film."
Aujourd'hui, Grand Corps Malade est devenu la coqueluche de la "hype society", d’Ardisson à Baer en passant par Eric et Ramzy. Ce qui n’enlève rien à la beauté simple et forte de son premier disque. Le principal reste que Grand Corps Malade fait descendre la poésie dans la rue.
En résumé :
A écouter d'urgence en commençant par cliquez ici.
Il a aussi dit que ce projet de cd n'avait rien à voir avec son accident. Il n'aime pas qu'on le caricature ainsi, il n'a pas eu besoin du slam, il le fait par plaisir. D'ailleurs, 6 ans se sont écoulés entre son accident et le cd alors... sous-entendre que ça va ensemble est un peu gros.
Et puis planeteslam.com n'est pas le seul site de référence, même si Tsunami organise très bien son site et je l'en félicite. Il y a celui de la Fédération Francophone de Slam Poésie qui donne beaucoup d'adresses de scènes slam.
Sinon c'est vrai que ces sites manquent un peu... je suis bien placée pour le savoir, mon blog se veut une adresse relai pour tous les sites où on parle du slam.
Rédigé par : oriane martin | 01 août 2007 à 01:44