C'est vrai qu'on ne la reconnaît plus, Marine Le Pen. 
Il y a un an, pile, elle avait quitté Parisi et le FN parfumé à la naphtaline, où son père avait fustigé la loi Veil et la "contraception massive". Juste avant, il avait estimé dans l'hebdomadaire Rivarol que l'occupation allemande n'avait pas été "particulièrement inhumaine", conté l'"anecdote" de gentils gestapistes sauvant un village de la colère d'un lieutenant allemand qui voulait fusiller tout le monde, et ajouté qu'"un Front national gentil, ça n'intéressait personne". Bref, tout pour ruiner les efforts de "dédiabolisation" du FN de sa benjamine, qui du coup était partie sur-le-champ en "vacances" à La Trinité-sur-Mer.
Mais aujourd'hui "La Marine" opère un retour fracassant sur la scène politique. Avec, en prime, une silhouette de jeune première et un livre à paraître.
Marine est devenu un personnage à part entière, qui bénéficie d'une présence médiatique plus forte que son père, peut-être plus présentable? Elle va même jusqu'à inspirer les chanteurs!
Dans son dernier album, la rappeuse Diam's lui consacrait un titre, "Marine", en l'appelant à se démarquer de son "géniteur" : "Marine, pourquoi es-tu si pâle ? / Viens faire un tour chez nous, c'est coloré et jovial. (...) Viens, viens allons éteindre la flamme, ne sois pas de ces fous qui défendent le Diable/ Marine, j'ai peur que dans quelque temps tu y arrives/ Et que nous devions tous foutre le camp". "Je ne vous ai pas attendu pour défendre les immigrés", a répondu l'intéressée dans une lettre adressée à l'artiste, faisant référence à son passé d'avocate, et invitant la rappeuse à un débat sur l'exclusion dont sont aussi "victimes quotidiennement" les électeurs du FN (!)
Dans un autre style, l'excentrique chanteur pop Philippe Katerine, lui, évoque dans son dernier album, "Robots après tout", un rêve où, suivant une "fille juste devant moi avec ses grands cheveux blonds" qui l'attire physiquement, il découvre en se retournant qu'il s'agit de "Marine Le Pen, non non, tu le crois pas tu le crois pas, putain, Marine Le Pen".
Alors il s'en va. Vexant, non?
L'heure de Marine serait-elle donc arrivée? On peut légitimement imaginé que Papa se présente pour la dernière fois aux présidentielles, et que la reléve pourrait passer par Melle Le Pen, et son "extrême-droite à visage humain".
Gagne-t-on vraiment au change...?
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